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مصر و الجزائر (1952-1972)
National song (Egypt and Algeria 1952-1972)
Chants nationalistes (d’Égypte et d’Algérie 1952-1972)
En 1969, l'Algérie se prépare pour le Festival culturel panafricain, appelé aussi PANAF en abrégé. Toutes les nations africaines y sont invitées, et même des pays "amis" hors de l’Afrique : l'Union soviétique, le Vietnam, Cuba ... une grande fête pour les États non-alignés et les régimes anticoloniaux. L'Égypte était présente, Youssef Chahine convié en tant qu'observateur et invité d'honneur du festival, ainsi que plusieurs noms de la presse, de la littérature et du cinéma. Dans le guide du festival, nous pouvons lire un texte d'Abdel Aziz Al Ahwani, directeur de l'Institut des arts dramatiques et musicaux du Caire à l'époque, dans lequel il est question de musique africaine en Égypte, du Nil, du paysan égyptien et des instruments de musique de l'Égypte ancienne. Il mentionne ensuite la première conférence de musique arabe qui s'est tenue au Caire en 1932, et la déception des orientalistes qui y ont assisté et ont vu le développement de la musique arabe. Pas un seul mot sur Umm Kulthum ou Sayed Darwish.
Le festival a duré un mois entier, durant lequel l'artiste sud-africaine Myriam Makeba a chanté "I Am Free in Algeria" et reçu la nationalité algérienne. Ce fut une occasion pour renforcer l'image de "l'Algérie : Mecque des révolutionnaires" puis après cela, chacun est rentré chez soi. En résumé : Oum Kalthoum n'était pas du goût de ceux qui étaient au pouvoir à l'époque. Peut-être n'était-elle pas assez révolutionnaire, selon Boumediene, avec son orchestre complet, ses longues pauses sur scène et, à travers sa voix, la transmission de décennies de poèmes et compositionstémoins de l’ère monarchique. Par ailleurs, Oum Kalthoum n'est que très rarement citée dans la liste des musiciens populaires en Algérie, à la différence de Farid Al-Atrash par exemple. Il y a en effet plus d'un témoignage de joueurs de oud et de chanteurs de chaabi en Algérie de leurs rencontres avec lui dans les cabarets de Paris dans les années 1940 et 1950, et sur l’influence qu’a pu avoir son jeu sur le leur. Même Ahmed Wahbi, le fondateur de la musique oranaise contemporaine, a été très inspiré par Mohamed Abdel Wahhab. Avec ces quelques éléments que j'ai essayé de rassembler, je me suis demandé plus d'une fois : Était-ce parce qu’elle était une femme ?
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